Cet article est la retranscription de l’épisode du podcast #QSNTALKS – Episode 8 – L’identité numérique, les précautions à savoir.

Cet article est une mise à jour d’un article précédent publié sur le blog-eReputation.

 Dans cet épisode:    

▶️L’identité numérique , les risques et les précautions utiles

L'identité numérique, les précautions à savoir - podcast #qsntalks et article par Frédéric Foschiani - Président de QSN-DigiTal

2_eme episode aujourd’hui de notre trilogie sur l’identité numérique.

3 émissions pour comprendre en quoi consiste l’identité numérique, les enjeux que cela représente pour chacun d’entre nous et comment s’y prendre pour gérer cette nouvelle dimension de notre personnalité.

Dans ce deuxième épisode consacré à l’identité numérique, je vais aborder les risques et les précautions utiles.

Dans le précédent épisode (L’identité numérique, c’est quoi ? ) ,nous avons vu à quel point nous sommes tous aujourd’hui concernés par le principe d’identité numérique, élément complémentaire, indissociable et bien réel de l’identité d’une personne physique ou morale.

Si les risques sur notre empreinte numérique peuvent venir de sources tierces, chacun peut également être à l’origine de traces numériques pouvant impacter négativement son image.

Les enjeux de l’identité numérique

Il devient donc nécessaire d’avoir à l’esprit les enjeux de cette empreinte numérique pour respecter certaines précautions indispensables et adopter un comportement plus adapté.

En 2014, la CJUE (Cour de Justice de l’Union Européenne) a fait obligation aux moteurs de recherche de permettre aux internautes la possibilité de désindexer des résultats de recherche les concernant  pouvant être perçus comme inappropriées, hors de propos ou qui n’apparaissent plus pertinents.

Si la proposition est louable, la mise en œuvre du droit à l’oubli doit faire face à de trop nombreuses imprécisions. La suppression de liens restant à la discrétion du moteur de recherche, les critères d’application pouvent varier d’un cas à un autre. Il faut par exemple rappeler que face à la notion de ‘Droit à l’oubli’, les moteurs de recherches opposent la notion de ‘Droit à l’information’, ce qui écarte bon nombre de demandes.

D’autre part, le principe de droit à l’oubli ne consiste pas à faire supprimer des contenus du web mais seulement à déréférencer ces contenus du moteur de recherche. Seuls les résultats de la recherche liés au nom du demandeur sont alors concernés… et, détail important, uniquement sur la version du pays du moteur de recherche du demandeur. Ainsi, un article vous concernant ne serait plus accessible en faisant une recherche sur votre nom et sur le moteur de recherche de votre pays, cependant, le même article resterait accessible pour toute recherche dans les cas suivants :

– sur le moteur de recherche de votre pays, à partir de mots clés ou de noms d’autres personnes mentionnées

– mais également si la recherche est faite sur votre nom, mais en dehors  de votre pays.

Le droit à l’oubli tel qu’il est appliqué aujourd’hui par les moteurs de recherche n’est donc pas à ce stade  une solution suffisante.

Il revient donc à chacun de prendre conscience des enjeux et de porter l’attention qu’il se doit à la gestion de son empreinte numérique.

Dès lors, comment s’y prendre pour gérer son identité numérique ?

Tout d’abord, surveiller ce qui traine sur le web à son propos.

Faire une recherche sur son nom sur les moteurs de recherche permettra d’avoir immédiatement une idée de la situation. Il est également intéressant de filtrer les résultats en fonction des formats et des sources, par exemples en spécifiant sa recherche avec les options ‘Images’, ‘Actualités’ ou ‘Vidéos’.

L’option ‘Outils’ de Google Search par exemple , permet également de sélectionner les résultats de recherche spécifiquement pour un pays et même de définir la période de publication (moins de 24 heures, moins d’une semaine, moins d’un mois,etc…).

Pour éviter d’avoir à effectuer cette vérification manuellement par la suite, il est recommandé de se créer une alerte sur son nom afin de recevoir une notification par email dans le cas ou son nom  serait mentionné sur une page web ou une vidéo. Ces alertes ne seront pas exhaustives et ne vous signaleront pas par exemple ce qui vous concerne sur les réseaux sociaux. Pour cela, chaque réseau social vous adressera ses propres notifications, à conditions d’avoir créé son profil sur la plateforme concernée.

Quoi qu’il en soit, créer une alerte pour être informé d’une publication mentionnant son nom sur le web est le minimum qu’il convient de mettre en place aujourd’hui. Des outils gratuits permettent cela et il est par exemple possible de le faire direct au travers de Google en utilisant la solution Google Alert qui vous permet de créer des alertes sur votre nom comme sur d’autres sujets. Vous pouvez également utiliser la solution gratuite proposée par Talkwalker, qui une solution de veille professionnelle. Talkwalker Alert, vous permettra la même veille que celle proposée par Google Alert mais intégre quelques sources supplémentaires comme les blogs, les forums et les tweets.

Nous sommes notre pire ennemi pour notre propre identité numérique

En terme de précautions, il faut garder à l’esprit que nous pouvons être notre pire ennemi pour notre propre empreinte numérique. Par méconnaissance, ou par insouciance, notre propre comportement peut finalement contribuer à créer des traces négatives sur notre image.

Quelques réflexes et bonnes pratiques peuvent ou aider à éviter certains risques.

  • Tout d’abord, prendre systématiquement le réflexe de gérer les paramètres de confidentialité de ses profils sociaux

Si vous vous créez des profils sur les réseaux sociaux, la première précaution consiste à mieux identifier ce que ces plateformes savent de vous et ce qu’elles en font. Pour cela, visitez systématiquement les paramètres de confidentialité de votre profil. Avec la règlementation RGPD, ces plateformes sociales nous indiquent avec beaucoup plus de précisions les données qu’elles collectent à notre sujet et ce qu’elles peuvent en faire. Il est alors possible de gérer dans ses paramètres ce que l’on décide d’autoriser à la plateforme. N’oubliez pas non plus de retourner de temps en temps voir si vos réseaux sociaux préférés n’ont pas ajouté de nouvelles rubriques dans la cette partie paramètres et confidentialité de votre profil social. Ces paramètres évoluent régulièrement sans pour autant que l’on en soit informé. Généralement, certains nouveaux paramètres sont configurés par défaut dans l’interet de la plateforme qui n’est pas forcément le notre.

  • Autre précautions, apprendre à bien séparer sa vie privée de sa vie professionnelle

Nous touchons là à nos propres comportements. Si vous utilisez les réseaux sociaux à titre personnel, sachez que tous vous permettent de privatiser vos contenus afin d’ autoriser uniquement les personnes de votre choix à accéder à vos publications. Petit rappel notamment pour les plus jeunes qui un jour chercherons à entrer sur le marché du travail car il est habituel aujourd’hui qu’un recruteur cherche des informations complémentaires concernant un candidat au travers des informations accessibles publiquement sur Google et les réseaux sociaux.

  • Enfin, précautions ultimes concernant les traces que nous pouvons laisser sur notre empreinte numérique tient aux conséquences de nos actions, de nos publications et de notre comportement en général dans l’univers du web et des réseaux sociaux.

Dans un précédent épisode, j’ai précisé à quel point nos propres agissements sur le web peuvent laisser des traces indélébiles voire même peuvent contribuer à engager notre responsabilité. Je ne saurais donc trop vous recommander d’écouter l’épisode 6 de QSNTALKS à ce sujet.

Episode 6 : Réseaux sociaux: vos publications et vos interactions engagent votre responsabilité

Lire l’article >

Ecouter le podcast >

Sachant que nous sommes par conséquent nous-mêmes acteurs de notre identité numérique, il est primordial d’avoir conscience des conséquences à court, moyen et long terme de nos propres agissements sur le web et les réseaux sociaux pour ne pas avoir à regretter nos comportements du passé.

  • Et enfin, ce qui ne sera peut être plus notre soucis à ce moment là, mais sera peut être celui de notre entourage. S’il faut se préoccuper de son identité numérique tout au long de sa vie, il serait bon de s’en préoccuper pour ce qu’elle deviendra une fois que nous ne serons plus là.

Facebook permet par exemple de nommer une personne qui sera autorisée à gérer son profil, ou le supprimer, après le décès de son propriétaire. Mais de façon plus générale, il faudra certainement prévoir de nommer dans ses dernières dispositions une personne habilitée à appliquer notre dernière volonté en la matière comme par exemple supprimer ou non nos profils sociaux et en prenant bien la précaution d’indiquer les identifiants de connexion, identifiants dont beaucoup ne se souviennent plus.

Que réserve l’avenir ?

Pour ne pas terminer sur cette note un peu triste, parlons des enfants, ou plutôt de leurs parents qui seront de plus en plus connectés et qui diffusent déjà de nombreuses photos, vidéos et informations de façon publique concernant leurs enfants. Il serait bien là aussi de se préoccuper des conséquences de ces actions sur l’identité numérique future de son enfant. Certains s’en soucient, cette fois de façon peut être extrême, en faisant le choix du prénom de leur enfant sur la base de la disponibilité de noms de domaines sur internet.

Entre ces 2 attitudes, il y a certainement un juste milieu à trouver.

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Un article de Frédéric Foschiani, Fondateur et Président de QSN-DigiTal, agence spécialiste des réseaux sociaux et de l’eReputation => Liens utiles

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