Cet article est la retranscription de l’épisode du podcast #QSNTALKS – Episode 57 : L’Europe va faire payer les utilisateurs des réseaux sociaux et sauve Twitter

Cet épisode a été diffusé sur le podcast le 08 novembre 2023

Dans cet épisode: 10 mns  

▶️ Un tournant périlleux pour Twitter

▶️ Les répercussions des décisions d’Elon Musk sur Twitter

▶️ Fin de la gratuité de X (ex-Twitter)

▶️ La réglementation européenne justifie l’évolution de Twitter et annonce ce qui attend les utilisateurs des réseaux sociaux

Cet article est la retranscription de l'épisode 57 du podcast QSNTALKS. Cet épisode explique l’évolution payante de Twitter et l’influence que cela aura finalement sur le modèle gratuit d’autres plateformes.
Mais surtout, vous comprendrez comment cette fin annoncée de la gratuité des réseaux sociaux trouve sa justification dans la règlementation européenne initiée en 2016 avec la mise en place du RGPD, la règlementation pour la protection des données personnelles, et l’échéance fixée au 6 mars 2024. 
 - L'auteur du podcast #qsntalks et de cet article est Frédéric Foschiani - Président de QSN-DigiTal , expert des réseaux sociaux et de l'eReputation.

Bonjour,

Aujourd’hui, dans #QSNTALKS, je vais aborder l’évolution payante de Twitter et l’influence que cela aura finalement sur le modèle gratuit d’autres plateformes.

Mais surtout, vous comprendrez comment cette fin annoncée de la gratuité des réseaux sociaux trouve sa justification dans la règlementation européenne initiée en 2016 avec la mise en place du RGPD, la règlementation pour la protection des données personnelles, et l’échéance fixée au 6 mars 2024.

A partir de cette date, l’utilisation d’internet et des réseaux sociaux va profondément changer.

Un Tournant Périlleux pour Twitter

L’acquisition de Twitter par Elon Musk a marqué un tournant décisif pour la plateforme, mais pas nécessairement pour le mieux. Les changements radicaux dans la structure tarifaire et les politiques internes ont soulevé de sérieuses inquiétudes quant à l’avenir de la plateforme et à son impact sur les utilisateurs.

Les forfaits payants, bien que présentés comme une innovation, ont en réalité créé un fossé entre les utilisateurs, mettant en péril l’équité et l’accessibilité qui étaient autrefois la marque de fabrique de Twitter.

Les Répercussions des décisions d’Elon Musk sur Twitter

Les licenciements massifs et les changements dans la modération ont dégradé la qualité du contenu et l’expérience utilisateur. Des comptes autrefois bannis pour leurs comportements nuisibles ont trouvé un chemin de retour, reprenant leurs habitudes de harcèlement et de désinformation, la certification payante ne garantissant plus l’authenticité d’un compte.

Ces choix ont eu des conséquences auprès de nombreuses entreprises qui ont pris la décision de quitter Twitter ou de ne plus y faire de publicité :

General Motors: Le constructeur automobile américain a annoncé suspendre temporairement ses annonces publicitaires sur Twitter, devenant ainsi l’un des premiers grands annonceurs à prendre une telle décision suite au rachat de la plateforme par Elon Musk,, suivi notamment par d’autres grands annonceurs  tels que Volkswagen, et United Airlines.

Et il ne s’agit pas d’un épiphénomène.

Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk, la plateforme a connu une baisse significative des investissements publicitaires.

Elon Musk lui-même a avoué lors de la publication des résultats du deuxième trimestre, en juillet dernier, que la plateforme avait subi « une chute d’environ 50 % des revenus publicitaires » depuis son acquisition. les achats de publicité des 30 principaux annonceurs de Twitter ayant dimiunué de 42%.

En France, Twitter a même perdu 80% de ses revenus publicitaires depuis le rachat par Elon Musk.

Ces chiffres montrent une tendance claire de méfiance et de retrait vis-à-vis de la plateforme, reflétant les inquiétudes croissantes quant à l’impact des changements apportés par la nouvelle direction.

En France, le 27 octobre dernier, date anniversaire de l’acquisition de Twitter par Elon Musk, un appel au boycott avec le hashtag #notwitterday témoignait de la montée de l’insatisfaction des utilisateurs.

Fin de la gratuité de Twitter (X) 

Trop dépendant des revenus publicitaires que ses propres choix ont fait chuter, Elon Musk et fait le pari de rendre sa plateforme payante pour les utilisateurs . Twitter (X)  subi donc une transformation majeure, se muant en une plateforme où les privilèges sont désormais monnayés.

Les forfaits payants, introduits en octobre 2023, ont non seulement modifié la structure de revenus de la plateforme, mais ont également eu un impact profond sur l’expérience utilisateur, créant une hiérarchie claire entre ceux qui peuvent payer et ceux qui ne le peuvent pas.

Après un premier forfait à 8 dollars, Elon Musk vient d’annoncer la création de nouveaux forfaits payants qui auront comme finalité de réduire à peau de chagrin les fonctionnalités accessibles par la version gratuite.

Détails des Forfaits Payants de X (ex-Twitter)

Twitter Basic (3 dollars par mois): Offre peu d’avantages, avec une expérience truffée de publicités et de limitations.

  • Publicités présentes.
  • Utilisation de l’authentification à deux facteurs.
  • Possibilité de corriger un message.
  • Publication de vidéos plus longues.
  • Pas d’accès aux outils destinés aux créateurs, pas de possibilité de gagner de l’argent avec la plateforme, et pas d’accès au badge bleu de certification.

Twitter Premium (8 dollars par mois): Le 1er forfait historique créé sur la plateforme, réduit le nombre de publicités et introduit un système de certification payant qui érode la confiance dans le badge bleu.

  • Réduction de 50% du nombre de publicités.
  • Accès au badge bleu de certification.
  • Expérience utilisateur améliorée. (?)
  • Diversification des revenus de la plateforme

Twitter Premium+ (16 dollars par mois): Sans publicités, mais à un prix hors de portée pour la majorité, créant une élite sur la plateforme.

  • Expérience sans publicités.
  • Plus de visibilité pour les publications de l’utilisateur.
  • Offre une expérience utilisateur améliorée (?) et plus de visibilité sur la plateforme.

La version gratuite, reléguée au second plan

La version gratuite de Twitter (X), autrefois célébrée pour son accessibilité, est maintenant submergée de publicités et de restrictions. Les utilisateurs se retrouvent noyés dans un flot incessant de contenu sponsorisé, avec une visibilité et des fonctionnalités réduites dans le but de les pousser à envisager les options payantes.

  • Accès au fil d’actualité, publication de tweets, interactions, recherche, et plus. (encore heureux…)
  • Possibilité d’envoyer et de recevoir des messages directs, bien que certaines limitations puissent s’appliquer.
  • Création et gestion de profil, suivi et désabonnement d’autres comptes. (c’est le minimum)
  • Accès aux tendances et notifications
  • Les utilisateurs de la version gratuite verront toujours plus des publicités dans leur fil d’actualité.
  • Il peut y avoir des restrictions sur la durée et la qualité des vidéos que les utilisateurs peuvent publier.

La réglementation européenne justifie l’évolution de Twitter et annonce ce qui attend les utilisateurs des réseaux sociaux

Tout comme Twitter, le modèle de Facebook et Instagram se base sur les recettes générées par les publicités qui s’appuient sur les données personnelles. Or, cette collecte des données personnelles est aujourd’hui dans le viseur de l’Union européenne qui a montré la voie dès 2016 avec le règlement européen sur la protection des données , le fameux RGPD.

Meta a donc décidé de marcher dans les pas de Twitter en mettant en place des forfaits payants et c’est probablement ce qui pourra sauver  la plateforme d’Elon Musk de ses choix.

A partir du moment ou d’autres plateforme décident d’appliquer les mêmes recettes, Twitter ne sera plus isolé et risquera moins de voir ses utilisateurs quitter la plateforme pour d’autres puisqu’elles deviendront également payantes.

Pourquoi Meta lance-t-il des abonnements payants en Europe ?

Facebook « c’est gratuit et ça le restera toujours ». On se souvient de cette phrase de Mark Zuckerberg. Comme quoi, il est toujours vrai que les promesses n’engagent que ceux qui y croient.

La mise en place de forfaits payants par Meta permettra de se conformer à la législation européenne sur les données personnelles et la publicité, à savoir le règlement sur les marchés numériques (DMA) et le nouveau règlement sur les services numériques (DSA).

Le DMA prévoit notamment qu’il ne sera plus possible d’utiliser les données personnelles d’un utilisateur à des fins de publicité ciblée, sans son consentement explicite, et le DSA vient ajouter un cadre aux activités des géants du Net et fixe au 6 mars 2024 l’échéance pour s’y conformer.

C’est donc la législation européenne qui est finalement à l’origine de la fin annoncée de la gratuité des plateformes sociales puisque désormais le refus de laisser les plateformes utiliser ses données personnelles se fera en contrepartie d’un abonnement payant.

Cette même législation qui empêchait META de déployer Threads en Europe, le réseau social lancé pour concurrencer Twitter, devrait conduire à son déploiement  probable après le 1er mars 2024 grâce au contournement que permet la mise en place d’abonnements payants.

Quel est le coût des abonnements payants de Facebook et Instagram ?

Dès novembre 2023, Meta proposera 2 formules. Il n’est pas impossible que cela évolue par la suite à l’image de Twitter qui a débuté avec 1 forfait payant et qui en propose désormais 3.

Les forfaits Meta dépendront de l’outil avec lequel vous vous abonnerez, qu’il s’agisse de Facebook et d’Instagram.

A partir d’un ordinateur, l’abonnement sera de 9,99 euros par mois et il passe à 12,99 euros pour les applications mobiles iOS et Android sur smartphones. Cette augmentation les prix pour iOS et Android est justifiée pour tenir compte des frais facturés par Apple et Google.

Autre précision, l’abonnement initial couvre tous les comptes liés dans l’Espace Comptes Meta d’un utilisateur jusqu’à 1er mars 2024. Mais à compter de cette date, des frais supplémentaires de 6 euros par mois sur le web et de 8 euros par mois sur iOS et Android s’appliqueront pour chaque compte supplémentaire.

En contrepartie, tant que l’utilisateur sera abonné à l’un de ces forfaits, il bénéficiera d’une utilisation sans publicités et ses informations ne seront pas utilisées.

Ces tarifs peuvent sembler dissuasifs pour un usage personnel mais l’objectif est justement d’inciter le maximum d’utilisateurs à rester sur la plateforme avec la version gratuite, en contrepartie de l’utilisation de leurs données personnelles, comme c’est le cas aujourd’hui.

L’aubaine des forfaits payants pour les plateformes

A l’instar de Twitter et désormais META, d’autres plateformes vont probablement suivre leur exemple en justifiant la mise en place d’abonnements payants par le respect de la législation européenne sur la protection des données.

Les plateformes qui proposaient déjà des forfaits payants et une version gratuite comme LinkedIN, pourront certainement en profiter pour aller plus loin dans la diminutions des services gratuits et la mise en place de forfaits variés. 

Récemment, LinkedIN a par exemple annoncé que la version gratuite d’un profil permettra seulement 10 demandes de contacts par mois (!) , alors que le principe de la demande de contact est l’essence même d’un réseau social à fortiori pour un objectif professionnel.

En conclusion

L’avenir de Twitter n’est probablement plus si incertain

L’évolution de Twitter sous la direction d’Elon Musk s’est avérée être une descente périlleuse, marquée par une dégradation de l’expérience utilisateur, une perte de confiance et un départ tant des utilisateurs que des annonceurs. Les forfaits payants, loin d’être une solution, ont exacerbé les problèmes existants, créant une plateforme divisée et en proie à la controverse.

Mais ce qui pouvait apparaitre comme une stratégie

Si l’avenir de Twitter (X) semblait incertain, le nouveau modèle payant risque d’influencer d’autres plateformes à l’instar de Meta et en conforter d’autres comme LinkedIN, pouvant désormais s’appuyer sur la législation européenne pour justifier ces choix et faire payer l’utilisateur.

Toutes les plateformes et messageries sont concernées par la règlementation européenne si elles veulent pouvoir y être utilisées. Twitter sera donc moins seul et risquera moins la fuite de ses utilisateurs.

La diffusion de publicité sur ces plateformes sera donc le prétexte à la mise en place d’abonnements payants probablement excessifs pour un usage personnel.

Souhaiter conserver l’usage de ces plateformes gratuitement se fera donc au détriment de l’utilisation de nos données personnelles.

Vous ne pourrez plus dire que vous n’étiez pas au courant.

Refuser de payer sera considéré comme un consentement.

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