Cet article est la retranscription de l’épisode du podcast #QSNTALKS – Episode 45 : Santé mentale et réseaux sociaux – les bonnes pratiques
Cet épisode a été diffusé sur le podcast le 4 janvier 2023
Dans cet épisode:
▶️ L’impact positif des réseaux sociaux sur le cerveau
▶️ L’impact négatif des réseaux sociaux sur le cerveau
▶️ L’addiction aux réseaux sociaux et le risque de dépendance
▶️ Bonnes résolutions pour un usage personnel des réseaux sociaux
▶️ Bonnes résolutions pour un usage professionnel des réseaux sociaux

Bonjour,
Comme il est d’usage, chaque nouvelle année est l’occasion de se poser pour prendre de bonnes résolutions.
Aujourd’hui, dans #QSNTALKS , je vais donc vous proposer une bonne résolution pour cette nouvelle année.
Si vous écoutez ce podcast ou lisez ce blog, c’est probablement que le sujet des réseaux sociaux vous intéresse et particulièrement pour des usages professionnels. Cependant, en tant qu’utilisateur à titre personnel des réseaux sociaux, il n’est pas rare de remettre en question l’usage que l’on en fait et ses conséquences sur notre santé mentale.
Aujourd’hui, dans #QSNTALKS, je vais donc aborder les réseaux sociaux sous un angle lié à leur usage tant personnel que professionnel et comment notre comportement et une certaine surexposition à ces outils peut générer une dépendance susceptible de nous affecter. Il faut d’ailleurs noter que pour les professionnels des réseaux sociaux, le risque est d’autant plus accentué par une exposition quasiment ininterrompue entre l’usage professionnel et personnel.
C’est pourquoi, pour bien commencer 2023, je vous propose d’aborder le délicat sujet de l’impact des réseaux sociaux sur la santé mentale et les mesures à prendre pour se protéger que vous utilisiez les réseaux sociaux à titre personnel ou dans le cadre de votre activité professionnelle.
Quel est l’impact des réseaux sociaux sur le cerveau ?
Comme tout ce avec quoi nous interagissons, notre cerveau réagit chimiquement lors d’une activité sur les réseaux sociaux.
L’impact positif des réseaux sociaux sur le cerveau
Il faut l’admettre, le principe de fonctionnement des réseaux sociaux crée une dépendance et renforce notre besoin biologique de nous connecter aux autres et de nous sentir validés. Il est reconnu que ce principe de connexion aux autres active le système de récompense du cerveau par la libération de dopamine, un neurotransmetteur de « bien-être » lié au plaisir et à la motivation.
Cela peut être une bonne chose mais dans une certaine mesure. Une étude de 2019 menée par des scientifiques de l’université de Harvard a mis en évidence les effets positifs des réseaux sociaux sur la santé mentale. Cette étude a révélé que les personnes qui utilisaient les réseaux sociaux dans le cadre de leur routine quotidienne et qui s’intéressent au contenu partagé par d’autres, voyaient une corrélation positive avec le bien-être social et la santé mentale positive.
Cela signifie qu’une l’utilisation consciente des réseaux sociaux dans notre routine quotidienne peut favoriser certains avantages pour la santé.
L’impact négatif des réseaux sociaux sur le cerveau
Ce que l’on peut qualifier de danger pour la santé concerne le fait de ressentir un lien émotionnel lors de l’utilisation des réseaux sociaux. Cela peut se manifester par exemple par le fait de se sentir déconnecté en dehors de l’utilisation des réseaux sociaux ou de consulter excessivement les fils d’actualités de ses réseaux sociaux. Ce comportement proche de la dépendance devient alors néfaste pour la santé.
Ainsi, si une utilisation réfléchie et consciente des réseaux sociaux peut être bénéfique et peut produire des effets positifs sur la santé, beaucoup auront du mal à le gérer. Cela sera d’ailleurs exacerbé comme je le disais en introduction pour quelqu’un dont les réseaux sociaux font partie de leur activité professionnelle.
De nombreuses recherches mettent en évidence divers problèmes de santé mentale et cognitive dûs à une surexposition aux réseaux sociaux. Au-delà de cette surexposition à l’information, d’autres facteurs sont générateurs de niveaux plus élevés de stress psychologique et de symptômes de dépression. Il s’agit des typologies d’informations auxquelles nous sommes exposés, qu’il s’agisse par exemple de nouvelles stressantes, l’afflux de nouvelles négatives ainsi que les critiques qui peuvent nous être adressées.
Certaines personnalités publiques ne résistent pas d’ailleurs à ce qui devient pour elle une pression génératrice de stress.
On se souvient par exemple de l’acteur Tom Holland qui en août 2022 annonçait abandonner au-moins temporairement les réseaux sociaux parce qu’il les trouvait « trop stimulants et accablants » et avouait « tourner en rond » en lisant des contenus le concernant sur les réseaux.
D’autres personnalités avant lui ont pris la même décision, pour les mêmes raisons ou pour avoir fait l’objet de trop nombreuses critiques ou de harcèlement comme ce fut le cas pour l’ancien footballeur Thierry Henry qui en 2021 dénonçait le « volume considérable de racisme, d’intimidation et de torture mentale » sur les réseaux sociaux.
L’addiction aux réseaux sociaux et le risque de dépendance
Certaines recherches mettent clairement en évidence la dépendance aux réseaux sociaux pour se sentir heureux, en raison de la façon dont ils activent le système de récompense du cerveau.
Cela confère à une véritable forme d’addiction : les personnes recherchent des retours sociaux en ligne, même si cela les conduit à des comportements d’auto-sabotage comme la négligence du sommeil ou des priorités quotidiennes.
La surexposition sociale peut effectivement entrainer une mauvaise qualité du sommeil. Pourtant, le sommeil est essentiel à la santé du cerveau. C’est le moment où le cerveau consolide les informations en mémoire et élimine les toxines nocives produites au cours de la journée. Le sommeil permet également au système nerveux sympathique, celui qui contrôle notre réaction de combat ou de fuite, de se détendre et donc de se sentir reposé et rechargé.
Les conséquences peuvent être dramatiques lorsque votre cerveau n’a pas l’occasion de faire son travail. Un sommeil de mauvaise qualité entraîne une augmentation du stress et de la fatigue, un dérèglement de l’humeur et une diminution de la capacité de concentration.
Le risque lié à la recherche de la reconnaissance sociale concerne tous les utilisateurs des réseaux sociaux dès l’instant où ils sont actifs, c’est-à-dire le fait de publier des contenus sur les réseaux sociaux. Que ce soit à titre personnel ou professionnel, quel que soit le réseau social, une personne qui publie un contenu attend forcément un retour qu’elle interprétera inconsciemment comme une reconnaissance. Et ce retour se manifeste par les signaux interactifs proposés par les réseaux sociaux sur chaque publication, c’est-à-dire le fait de liker, commenter, partager ou enregistrer.
Peu ou pas d’interactions sur une publications pourront aboutir à une frustration pour la personne, et des réactions négatives pourront être génératrices de stress.
Cette attente et les effets pourront être exponentiels pour des personnes ayant la charge de gérer des réseaux sociaux dans le cadre de leur activité professionnelle puisque leur objectif est justement d’obtenir un engagement plus important et des réactions positives.
Malgré tout, la compréhension des effets psychologiques potentiels des réseaux sociaux sur notre santé et notre bien-être est encore nouveau. Si l’on commence à en entendre parler surtout à travers l’exemple de personnalités dont la voix permet d’avoir un écho dans notre société, le sujet n’est quasiment pas abordé dans le cadre de l’exposition à ces risques des personnes dont le travail consiste à gérer des réseaux sociaux pour le compte de leur entreprise ou de gérer la relation client au travers des réseaux sociaux de l’entreprise.
Les exigences de ces fonctions sont beaucoup plus nuancées qu’auparavant, il est donc important de prendre conscience des effets néfastes de la surexposition aux réseaux sociaux et de son impact sur les performances quotidiennes et la santé mentale.
Face à l’évolution du rôle des réseaux sociaux dans la communication quotidienne des entreprises, ce sujet devrait semble-t-il faire l’objet d’une véritable prise de conscience des DRH.
Bonnes résolutions pour une utilisation saine des réseaux sociaux
Les sources d’épuisement dans notre quotidien sont nombreuses, qu’il s’agisse de problèmes au travail et dans la vie personnelle.
Malheureusement, certains comportements sur les réseaux sociaux peuvent devenir une source supplémentaire dont nous n’avons clairement pas besoin.
Plutôt que d’attendre d’être en mesure de reconnaître les signes avant-coureurs de l’épuisement, le meilleur moyen de protéger sa santé mentale face aux risques d’addiction sur les réseaux sociaux consiste à savoir prendre du recul et d’améliorer la qualité du temps que l’on y passe.
Bonnes résolutions pour un usage personnel des réseaux sociaux
A titre personnel, il faut savoir prendre de la distance.
Si vous publiez des contenus sur les réseaux sociaux, prenez le temps de réfléchir à la raison pour laquelle vous choisissez de partager une information sur un réseau social pour éviter tout comportement frénétique.
- Quel est l’intérêt pour vous de publier ce contenu ?
- Quel est l’intérêt de ce connu pour une audience publique ?
- Quelles peuvent être les conséquences pour vous de cette publication ?
En répondant à ces 3 questions, vous éviterez toute publication impulsive avec les risques de commentaires négatifs qu’elles peuvent générer.
D’autre part, vous apprendrez à ne pas systématiser ce besoin de partager des informations souvent personnelles de façon publique, pour vous orienter vers une utilisation consciente de vos réseaux sociaux.
Autres recommandations pour prendre du recul et préserver sa santé mentale :
- N’attendez pas davantage de vos publications sur les réseaux sociaux que de vos interactions hors réseaux sociaux.
Ne vous laissez pas influencer par les profils de personnalités publiques ou de soi-disant influenceurs dont une publication peut générer des centaines de milliers de réactions. Vous n’êtes pas une personne publique, il n’y a aucune possibilité que cela se produise sur l’une de vos publications. Alors posez-vous la question de l’intérêt d’un Like ou de 100 Likes. Pour vous, les conséquences seront les mêmes, c’est-à-dire, AUCUNE !
Alors publiez si vous considérez que cela répond aux 3 questions que je mentionnais précédemment mais n’attendez rien en retour !
- Pour éviter tout risque de dépendance, évitez de vous surexposer à de l’information sans valeur ajoutée. Pour cela, apprenez à utiliser les réseaux sociaux en fonction d’un besoin précis par rapport à ce que permet chaque réseau social mais ne les utilisez pas simplement pour faire défiler un fil d’actualité de façon passive et compulsive.
- Ménagez-vous des plages pour consulter certains réseaux sociaux en fonction de l’intérêt de ce que vous savez pouvoir y trouver. Cette approche réduira votre temps d’utilisation et améliorera la qualité du temps que vous y consacrerez.
- Obligez-vous également à respecter des plages sans réseaux sociaux. Désactivez les notifications pour éviter la tentation. Désengagez-vous complètement à certains moments et prenez le temps de vous concentrer sur vous et sur les choses qui vous rendent heureux.
- Et bien sûr, ne consultez pas les réseaux sociaux avant de vous coucher pour toutes les raisons que j’ai expliqué sur la qualité nécessaire du sommeil. Le risque étant justement de ne pas se rendre compte du temps passé à défiler vos fils d’actus.
L’observatoire de la Santé indique d’ailleurs qu’ il y a une corrélation nette entre la durée d’utilisation des écrans dans la soirée ou en cours de nuit et le risque de troubles du sommeil ; plus cette durée est élevée plus le risque augmente.
Sachez que la mélatonine se sécrète dans l’obscurité. Sa fonction principale est de donner des repères temporaires à notre organisme, c’est pourquoi elle est essentielle à la régulation de notre sommeil.
Bonnes résolutions pour un usage professionnel des réseaux sociaux
- A titre professionnel, votre gestion des réseaux sociaux doit vous obliger à hiérarchiser les tâches pour trouver un équilibre entre vie professionnelle et vie privée.
Pour prendre soin de votre santé mentale de manière proactive, commencez votre journée par analyser les tâches et à prioriser celles qui ont le plus d’impact sur votre activité.
- Fractionnez votre organisation pour éviter de gérer plusieurs tâches simultanément. C’est le moyen le plus rapide pour éviter de vous laisser submerger et donc d’augmenter votre niveau de stress. Votre productivité n’en sera que meilleure. Une étude a révélé que le fait d’essayer d’accomplir deux tâches à la fois diminue la productivité de 20 %. Ce chiffre passe à 80 % avec cinq tâches.
Pour éviter de vous éparpiller et mieux planifier vos tâches, faites des listes. Les « TO DO » listes sont un moyen de créer de la clarté concernant les tâches à venir et permettent à votre cerveau de rester concentré sur une tâche à la fois avant de passer à la suivante. Et vous verrez à quel point il est satisfaisant de rayer une tâche dès qu’elle est réalisée. Une bonne méthode pour gérer le bien-être de sa santé mentale.
- Un autre aspect qui est extrêmement important pour les community managers est de se fixer des limites aux heures de travail ou plutôt aux heures de consultation et de gestion des réseaux sociaux professionnels de l’entreprise.
Il s’agit là d’un sujet que les DRH et Managers doivent considérer avec le plus grand sérieux. Je ne compte plus le nombre de personnes que je rencontre qui gèrent des réseaux sociaux pour le compte de leur entreprise sans aucune limite par rapport aux heures de travail officielles. Que ce soit le soir, le week-end, ou même pendant leurs vacances, ces personnes continuent de suivre ce qui se passe sur les réseaux sociaux de l’entreprise, voire même répondent et gèrent des situations dans des horaires décalés ou alors qu’elles sont censées être en vacances.
Dans la plupart des cas, il ne s’agit pas d’une demande du management. Il s’agit juste d’une volonté de bien faire et de conscience professionnelle. Mais il faut avouer que si le management n’est pas à l’origine de cette demande de disponibilité 24h/24 et 7J/7, une certaine hypocrisie à faire l’autruche sur cette situation arrange bien souvent.
J’aimerais toutefois rappeler que peu d’entreprises proposent une disponibilité 24h/24. Et pour celles qui sont concernées, elles le font dans un cadre réglementé qui intègre un roulement, des rémunérations adaptées et des récupérations.
Demander à une personne ou faire l’autruche en la laissant gérer une activité 24h/24 est tout à fait illégal. Au-delà de cet aspect, il en va de la santé mentale de cette personne.
Je rappelle que le droit à la déconnexion est le droit des salariés à ne pas répondre aux emails, messages et appels téléphoniques en dehors des heures de travail. Il a été consacré par la loi Travail du 8 juin 2016 et par l’ordonnance Macron du 22 septembre 2017.
Le droit à la déconnexion sert à :
- Garantir l’équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle
- Garantir le temps de repos
- Réguler la charge mentale et le stress
- Réduire les risques de burn-out et d’arrêt maladie
- Valoriser et respecter la qualité de vie et les conditions de travail, la QVCT
Tous les salariés sont concernés par le droit à la déconnexion. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les personnes en charge des réseaux sociaux de l’entreprise ? Rien ne le justifie.
Nous sommes là sur une simple question d’organisation au sein de l’entreprise dont il serait temps que les DRH et le Management prennent conscience.
En conclusion
Protéger sa santé mentale peut être un défi mais il s’agit d’un sujet prioritaire à titre personnel mais également professionnel pour les community managers.
Connaitre les risques, savoir identifier les signaux d’alerte et mettre en place une liste de bons comportements est la bonne résolution que je vous recommande pour 2023.
N’hésitez pas à demander de l’aide tant à titre personnel que dans le cadre professionnel auprès de votre Management et vos RH pour vous aider à déconnecter comme vous en avez le droit et le devoir. Il en va de votre santé mentale.
Les réseaux sociaux peuvent être d’une utilité considérable, et ce n’est pas chez QSN-DigiTal que nous dirons le contraire. Mais pour un usage pérenne, sain et efficace, il est primordial de savoir ne pas se laisser submerger en se fixant des limites. Cela passera par une organisation qui permettra par un comportement proactif de ne pas subir ce que les algorithmes veulent nous imposer et tomber sans s’en rendre compte dans une addiction négative et préjudiciable à notre santé mentale.
C’est à cette condition que vous pourrez donner du sens à l’utilisation de vos réseaux sociaux en 2023 et au-delà.
#ReseauxSociaux #podcast #qsntalks #RH #communitymanagement #communitymanager #Santémentale #addiction
——————————————————————————————
- Pour écouter l’épisode du podcast #QSNTALKS > Episode 45 : Santé mentale et réseaux sociaux – les bonnes pratiques
——————————————————————————————
Ce sujet vous a intéressé?
🔵Abonnez-vous au podcast #QSNTALKS sur votre plateforme de streaming préférée
🔵Suivez #qsntalks
📌Contactez-moi => Liens utiles
——————————————————————————————
Je suis Frédéric Foschiani, Fondateur et Président de QSN-DigiTal, agence spécialiste des réseaux sociaux et de l’eReputation
Expert des réseaux sociaux et de l’eReputation, je propose des formations, du conseil, de l’accompagnement opérationnel et des conférences
J’interviens sur tous les sujets liés à l’utilisation des réseaux sociaux : visibilité, image, veille, ventes, recrutement, marque-employeur, employee advocacy, relation client,…
Définition ou audit de votre stratégie, community management, création de contenus (visuel, rédactionnel, vidéo, podcasting), gestion de campagnes sponsorisées, événementiel augmenté sur les réseaux sociaux,…
📌Contactez-moi pour parler de vos besoins => Liens utiles